Ethos refuse la constitution d'un capital conditionnel de 42% du capital actuel proposée par Credit Suisse pour garantir l'émission de Contingent Convertible Bonds (CoCos). Cette opération permet de renforcer les fonds propres nécessaires notamment aux activités de négoce de la banque d'investissement dans le contexte des nouvelles règles de capitalisation.
Ethos est opposé à la poursuite de ce type d'activités, car elles ne sont pas dans l'intérêt à long terme des actionnaires. Ethos s'oppose également aux rapports de rémunération présentés par UBS et Credit Suisse. Malgré les améliorations qui ont été portées aux systèmes de rémunération depuis l'année dernière, Ethos constate notamment que les rémunérations variables restent trop élevées et ne comportent pas de limite.
A l'assemblée générale de Credit Suisse, Ethos refuse la constitution d'un capital conditionnel sans droits préférentiels de souscription s'élevant à 42% du capital actuel. Ce capital conditionnel permettrait de couvrir l'émission de Contingent Convertible Bonds (CoCos) pour renforcer les fonds propres de la banque. Deux tiers des fonds propres, soit près de 20 milliards de francs, sont actuellement réservés aux activités de négoce de la banque d'investissement de Credit Suisse. Dominique Biedermann, Directeur d'Ethos a déclaré: «Ethos est opposé la poursuite des activités de négoce de la banque d'investissement. Ces activités exigent des fonds propres trop importants et comportent des risques qui ne sont pas compatibles avec les intérêts à long terme des actionnaires de Credit Suisse. Ainsi, l'émission de CoCos devient superflue».
Ethos est opposé à la poursuite des activités de négoce de la banque d'investissement de Credit Suisse, car:
- Le négoce de la banque d'investissement exige des fonds propres trop importants par rapport à ceux qui sont nécessaires pour assurer les activités traditionnelles de la banque.
- Le négoce de la banque d'investissement présente des performances très volatiles et pas forcément rentables à long terme. Selon les calculs d'Ethos, la perte économique (tenant compte du coût du capital) s'élève à près de sept milliards de francs sur le total des sept dernières années.
- Les employés de la banque d'investissement sont rémunérés de manière excessive, à savoir en moyenne CHF 388'000 par an et par personne pour les 20'000 employés concernés.
- Les risques considérables pris par la banque d'investissement peuvent mettre en danger la stabilité et la réputation de la banque.
De plus, le capital conditionnel ne prévoit pas de droits préférentiels de souscription pour les actionnaires existants. En l'occurrence, 60% du capital conditionnel sont réservés pour des CoCos attribués aux deux plus grands actionnaires de Credit Suisse (Olayan Group d'Arabie Saoudite et Qatar Investment Authority) à des conditions particulièrement généreuses, à savoir avec un taux d'intérêt entre 9% et 9,5% par année pour des CoCos perpétuels.
Pour renforcer les fonds propres de la banque et éviter l'émission de CoCos, Ethos refuse le versement du dividende de 1,5 milliards de francs.
UBS et Credit Suisse: Rémunérations trop élevées
Ethos refuse le rapport de rémunération lors des assemblées générales d'UBS et de Credit Suisse, bien que plusieurs améliorations aient été introduites dans le système de rémunération des deux banques suite aux importantes critiques émises par les actionnaires l'année passée. En effet, les rémunérations variables sont trop élevées et aucun plafond ne leur a été fixé. Pour les membres de la direction, plus de 80% de la rémunération est variable, ce qui peut conduire à des comportements qui ne sont pas dans l'intérêt à long terme des actionnaires. Au Credit Suisse, le niveau de cette rémunération variable est d'autant plus surprenant que la banque reconnaît que les objectifs pour le bénéfice net n'ont pas été atteints.
Par ailleurs, il n'est pas acceptable que le salaire fixe de la direction générale et de nombreux collaborateurs ait été augmenté très fortement sans justification convaincante. Par exemple, les rémunérations fixes de la direction générale de Credit Suisse ont été doublées en 2010. Finalement, les honoraires des membres du conseil d'administration des deux banques sont les plus élevées de Suisse et parmi les plus généreuses du monde. En excluant la présidence, les autres membres ont reçu chacun en moyenne 707'000 francs à l'UBS et 596'000 francs au Credit Suisse.